Airbus vient de détrôner Boeing sur le terrain des livraisons d’avions commerciaux. Grâce à un mois de septembre 2025 exceptionnel, le constructeur européen s’installe solidement en tête et voit son A320 devenir l’appareil le plus livré de l’histoire de l’aviation civile.
Industrie : Airbus surpasse Boeing, l’A320 leader mondial

Airbus domine le ciel des livraisons mondiales
Airbus vient de franchir une étape symbolique dans sa rivalité historique avec Boeing. Le groupe européen a livré 73 avions sur le seul mois de septembre, contre 55 appareils pour son concurrent américain. Une performance qui lui permet non seulement de creuser l’écart sur l’année, mais aussi d’inscrire son nom au sommet de l’histoire aéronautique : l’A320 est désormais l’avion le plus vendu au monde.
L’écart s’est confirmé au fil des mois : 507 livraisons pour Airbus entre janvier et septembre 2025, contre 440 pour Boeing, d’après les dernières données compilées par Reuters. Le groupe européen, déjà porté par un carnet de commandes solide, a su accélérer son rythme malgré des contraintes persistantes dans la chaîne d’approvisionnement. L’entreprise a néanmoins pu réduire fortemenent le nombre d’avions dits « gliders » — des appareils assemblés mais encore dépourvus de moteurs — qui avaient culminé à environ soixante unités plus tôt dans l’année.
Mais la course n’est pas terminée. Airbus maintient son objectif ambitieux : 820 livraisons pour l’ensemble de 2025. Un défi de taille qui exigera une cadence soutenue au quatrième trimestre, période traditionnellement cruciale pour l’industrie aéronautique.
L’A320 détrône le Boeing 737, fin d’une ère américaine
L’autre symbole fort de cette année 2025 est sans doute la fin du règne du Boeing 737. Après plus d’un demi-siècle de domination, l’appareil américain cède sa première place à la famille A320 d’Airbus, qui devient l’avion le plus livré de l’histoire, avec 12.260 exemplaires, selon les données de Cirium citées par Reuters. L’événement, passé presque inaperçu du grand public, revêt pourtant une portée historique : pour la première fois, un constructeur européen détrône un modèle américain emblématique dans la catégorie des monocouloirs, véritable colonne vertébrale du transport aérien mondial.
Derrière ce succès se cache une véritable stratégie d’expansion. Airbus a multiplié les lignes d’assemblage, notamment aux États-Unis et en Chine, pour répondre à la demande croissante. L’entreprise vise à terme une cadence de 75 avions étroits par mois, tout en poursuivant la rationalisation de sa chaîne de production. La conclusion attendue d’ici la fin 2025 du rachat partiel de Spirit AeroSystems devrait d’ailleurs renforcer le contrôle d’Airbus sur ses approvisionnements.
Boeing en quête de stabilité après des années difficiles
Face à cette offensive, Boeing peine à retrouver un rythme normal. Ses 55 livraisons de septembre 2025 traduisent un léger mieux mais restent insuffisantes pour rivaliser. Le constructeur américain, toujours impacté par les retards de production du 737 MAX et les contrôles de qualité renforcés sur le 787 Dreamliner, n’a pas encore retrouvé la régularité d’avant-crise.
Malgré tout, Boeing conserve une base de clients solide et parie sur un rebond à partir de 2026, lorsque ses lignes d’assemblage seront stabilisées et que la certification de nouvelles variantes, comme le 737 MAX 10, sera obtenue. Mais pour l’heure, la réalité industrielle s’impose : Airbus domine à la fois le volume et la symbolique.
Cette inversion du rapport de force, amorcée depuis plusieurs années, consacre le retour en force du géant européen sur le terrain commercial. Si la bataille des carnets de commandes reste ouverte, Airbus semble désormais maîtriser son destin dans un ciel où les turbulences n’ont jamais totalement disparu.
